Deux vagues d’immigrants ont fait de Tampa Bay le carrefour tropical des cultures qu’il est aujourd’hui. La première vague qui a déferlé à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle se composait d’immigrants cubains, italiens, espagnols et grecs.
La seconde vague est venue d’ailleurs aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale – des gens du nord, entre autres de la Pennsylvanie, de New York et de l’Ohio, qui souhaitaient tous s’échapper du climat plus froid.
Les natifs de Floride de longue date (personnes pour lesquelles on peut retourner de quatre à cinq générations en arrière) sont rares. On les trouve plus souvent en campagne agricole, loin de la côte.
Les plages d’ici sont en majorité des îles barrières, et les gens du coin prennent à cœur la mentalité insulaire. Les sandales et les tongs s’inscrivent dans la norme vestimentaire. Les t-shirts sont de mise sauf dans les restaurants huppés.
Compte tenu du nombre élevé de baies, de rivières et de kilomètres de littoral, et avec autant de journées chaudes, il semble que chaque résident ait un bateau ou un ami qui en possède un. On profite des fins de semaine et des jours de congé pour pêcher ou faire une promenade en bateau dans le golf.
Ybor City à Tampa demeure le quartier ayant accueilli les laboureurs hispaniques et italiens qui ont occupé les manufactures de tabac, raison pour laquelle on l’a surnommé « Cigar City » au début du dernier siècle. Ils sont responsables de l’arrivée du sandwich cubain dans la région de la baie. Selon la version traditionnelle, le sandwich était servi sur une baguette de pain cubain. De minces couches de jambon, de porc rôti, de fromage suisse et de cornichons s’y empilent. On grille ensuite le tout dans un presse-sandwich. On retrouve également dans les sandwichs de Tampa, en raison de l’influence des immigrants italiens, du salami de Gênes.
En passant par Clearwater, en particulier au nord, vous serez en mesure de voir des noms grecs de trois ou quatre syllabes sur les enseignes de commerces et de restaurants. Il s’agit de la route qui mène à Tarpon Springs, une communauté qui détient le pourcentage de citoyens grecs le plus élevé parmi toutes les villes aux États-Unis. L’endroit est habité depuis 1890 alors que les immigrants grecs s’y installaient pour faire la récolte des éponges de mer dans le golfe du Mexique.
Le long des quais, l’odeur d’agneau grillé et les effluves de l’océan se mêlent aux différentes langues que parlent les commerçants et contribuent à créer une fantastique ambiance exotique.
Les Grecs ont leur propre café corsé, épais comme de l’huile et extrêmement sucré. Mais la plupart du temps, les gens du coin commencent leur journée à la cubaine, avec un pain cubain de la veille beurré et trempé dans une tasse bien chaude de café con leche. Avec tout ce sucre et ce lait, c’est un peu comme manger un gâteau moka au beurre pour déjeuner. Laissez-vous tenter. Vous n’aurez aucune difficulté à vous y habituer.